Analysis of Le Vieux Pâtre
Maurice Rollinat 1846 (Châteauroux) – 1903 (Ivry-sur-Seine)
C’est par mon métier, dit le vieux pâtre aux traits rudes,
Qu’à forc’ de vous cercler les oreill’ et les yeux,
Dans l’ song’ de votre esprit rentr’ et rêvent le mieux
Ces grands espac’ q’ont l’air de prend’ vos habitudes.
Vos chants bourdonn’ comm’ ceux des gross’ mouch’ dans l’air doux,
Tel que l’ cœur sous l’ soleil la bell’ verdur’ se pâme,
L’horizon comm’ vot’ corps d’vient la prison d’une âme,
Et les nuag’ ramp’ dans l’ ciel comm’ les pensers en vous.
L’ vent d’orag’ vous agit’, vous bouscul’ comm’ les choses.
Surprend vot’ limousin’ comm’ les feuillag’ dormants :
À l’ordinair’, leurs gest’ s’accord’ à vos mouv’ments.
Et, quand vous n’ bougez pas, vous avez leurs mêm’ poses.
Ces chos’ qui dur’ toujours ou qui meur’ ben anciennes,
On voit qu’ell’ chang’, comm’ l’homm’, leur humeur, leurs façons,
Q’la Nature, ainsi q’ vous, a tristess’ et chansons,
Et q’les vot’ tomb’ souvent ben juste avec les siennes.
Nuancés, brum’, pluie et vent, la plein’ lumière, l’ombre,
Compos’ le sentiment des form’, des teint’, des bruits,
Qui s’ communique au vôt’ !... tell’ment ! q’ par un’ bell’ nuit,
Des fois, vous êt’ plus gai que lorsqu’i n’ fait pas sombre.
J’ rêv’ le rêv’ de tout ça, j’ suis en pierr’ comm’ la roche,
En végétal comm’ l’herbe, en liquid’ comme l’eau,
J’ rumin’ l’engourdiss’ment ou l’ frisson du bouleau...
Et sauf que j’écris pas sur un agenda d’ poche,
Que j’ crains pas tant l’ soleil, et que j’suis pas si blême,
J’ song’ comm’ ceux gens d’ Paris, bien vêtus, aux blanch’ mains,
Qui, t’nant un bout d’ crayon, caus’ tout seuls dans les ch’mins,
L’œil ouvert droit d’vant eux, mais qui plonge en eux-mêmes.
L’éternité s’ennuie aussi ben q’moi qui passe,
Des moments que j’suis là si triste à la sonder,
J’ la surprends, elle aussi, ben triste à me r’garder :
Alors, je m’ sens l’ cœur vide aussi profond q’ l’espace !
Scheme | AAAA ABBA AAAA AAAA CAXC XDDX BAAA ACCA |
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Poetic Form | Quatrain (63%) |
Metre | 1111110111111 1111111111 1111101111101 111111111 11111111111 111111101111111 1111111011 111111111111 1111111111 1111111 111111 1111111111110 1111111111 11111111111 1101110111 1111111111 11111111111 10100111111 11010111111111 111111111111 1110111101111111 11111111011 11111111 1111111101011 111111011111111 11111110111111 111111111111 1111111111111 11111111 1101111111 111111111 111111111111 |
Closest metre | Iambic octameter |
Characters | 2,088 |
Words | 328 |
Sentences | 13 |
Stanzas | 8 |
Stanza Lengths | 4, 4, 4, 4, 4, 4, 4, 4 |
Lines Amount | 32 |
Letters per line (avg) | 41 |
Words per line (avg) | 10 |
Letters per stanza (avg) | 162 |
Words per stanza (avg) | 41 |
Font size:
Submitted on May 13, 2011
Modified on March 05, 2023
- 1:38 min read
- 94 Views
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Style:MLAChicagoAPA
"Le Vieux Pâtre" Poetry.com. STANDS4 LLC, 2024. Web. 27 Apr. 2024. <https://www.poetry.com/poem-analysis/27813/le-vieux-p%C3%A2tre>.
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