Analysis of Bien, je l'ay dit, je le confesse
Jean Antoine de Baif 1532 (Venice) – 1589 (Paris)
Bien, je l'ay dit, je le confesse,
Que nul ne te pourroit aimer
Autant que je t'aime, Maistresse,
Sçachant mieux qu'autre t'estimer :
Car d'autant que je cognoy plus
Et tes beautez et tes vertus,
D'autant ma Francine je doy
Mettre plus grande amour en toy.
Un autre moins digne, peut estre,
Du premier coup s'éblouira,
Et ne te pouvant pas conoistre
Un fol amour en souffrira,
Pour un rayon de ta beauté
Perdant de raison la clarté,
Et par trop vaine passion
T'offrira son affection.
Mais dy : quel service agreable
D'un tel fol pourras tu tirer,
Qui te criant non pitoyable
Ne fera rien que souspirer,
Que t'ennuier de ses ennuis
Qu'il prendra les jours et les nuits,
Pour ton amour, comme il crira,
Mais par sottise il languira.
Non ainsi, non ainsi, Francine,
Je ne t'aime ainsi folement,
D'un ray de ta valeur divine
Souffrant un fol aveuglement.
Ce qui me fait ainsi t'aimer
C'est que je sçay bien t'estimer,
C'est que sage je cognoy bien
Tes graces qui me rendent tien :
Qui mourroyent, las, si de mes graces
Elles n'avoyent les belles fleurs,
Que mignardement tu embrasses
Pour orner tes dines valeurs
De leur chapelet fleurissant
Par l'age ne se fanissant,
Que je leur donray bien apris,
Puis que tu ne l'as en mépris.
Et ce qui me donne courage,
C'est que tu cheris mes chansons,
Les aimant d'un jugement sage,
Bien que j'agence leurs façons,
N'étant d'amour au coeur ateint,
En l'honneur d'un nom que j'ay feint.
Combien donc les cheriras tu
Quand je chanteray ta vertu ?
Tu les entans, tu les caresses,
Et puis que tu les aimes tant
De leurs mignardes gentillesses
Ton desir je feray contant.
Francine, si tu prens à gré
Mon chant tout à toy consacré,
Si je te voy te plaire aux sons
De mes amoureuses chansons,
Je feray que nulle ancienne
Ne s'élevera dessur toy :
Je feray que la gloire tienne,
Pour t'avoir obligé ma foy,
Bien peu d'envie portera
A la plus brave qu'on lira
De nostre temps avoir eu l'heur
De gagner d'un Poëte le coeur.
Scheme | ABABAACC BBBBCCDD EBEBAABB FCXCBBFX AAAACCAA XAXACCCC ACACBBAA DCDXBBBB |
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Poetic Form | |
Metre | 11111101 111111 111111 11111 111111 111111 110111 111111 111111 101111 111111 11111 1110111 111011 111110 11010 111101 1111111 11111 110111 11111 11111111 111111 11111 111101 111111 11111101 1111 111111 1111111 111111 1101111 11111110 11111 1111 110111 1111 111111 111111 111111111 1111110 111111 111111 11110111 111111 111111111 11111 11111 11111010 1111111 1111 1011110 011111 11111 11111111 1111 11111 11111 111111 11111 111010 01111110 111111 110111101 |
Closest metre | Iambic pentameter |
Characters | 1,945 |
Words | 350 |
Sentences | 10 |
Stanzas | 8 |
Stanza Lengths | 8, 8, 8, 8, 8, 8, 8, 8 |
Lines Amount | 64 |
Letters per line (avg) | 23 |
Words per line (avg) | 6 |
Letters per stanza (avg) | 187 |
Words per stanza (avg) | 44 |
Font size:
Submitted on May 13, 2011
Modified on March 05, 2023
- 1:55 min read
- 63 Views
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Style:MLAChicagoAPA
"Bien, je l'ay dit, je le confesse" Poetry.com. STANDS4 LLC, 2024. Web. 27 Apr. 2024. <https://www.poetry.com/poem-analysis/21254/bien%2C-je-l%27ay-dit%2C-je-le-confesse>.
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