Analysis of Le Chemin aux merles
Maurice Rollinat 1846 (Châteauroux) – 1903 (Ivry-sur-Seine)
Voici que la rosée éparpille ses perles
Qui tremblent sous la brise aux feuilles des buissons.
— Vague du spleen, en vain contre moi tu déferles !
Car, dans les chemins creux où sifflotent les merles,
Et le long des ruisseaux qui baignent les cressons,
La fraîcheur du matin m’emplit de gais frissons.
Mystérieuse, avec de tout petits frissons,
La rainette aux yeux noirs et ronds comme des perles,
S’éveille dans la flaque, et franchit les cressons,
Pour aller se blottir aux creux des verts buissons,
Et mêler son chant rauque au sifflement des merles.
— Vague du spleen, en vain contre moi tu déferles !
— Vague du spleen, en vain contre moi tu déferles
Sous l’arceau de verdure où passent des frissons,
J’ai pour me divertir le bruit que font les merles,
Avec leur voix aiguë égreneuse de perles !
Et de même qu’ils sont les rires des buissons,
La petite grenouille est l’âme des cressons.
La libellule vibre aux pointes des cressons.
— Vague du spleen, en vain contre moi tu déferles !
Le soleil par degrés attiédit les buissons,
Déjà sur les talus l’herbe a de chauds frissons,
Et les petits cailloux luisent comme des perles ;
La feuillée est alors toute noire de merles !
C’est à qui sifflera le plus parmi les merles !
L’un d’eux, s’aventurant au milieu des cressons,
Bat de l’aile sur l’eau qui s’en égoutte en perles ;
— Vague du spleen, en vain contre moi tu déferles !
Et le petit baigneur fait courir des frissons
Dans la flaque endormie à l’ombre des buissons.
Mais un lent crépuscule embrume les buissons ;
Avec le soir qui vient, le sifflement des merles
Agonise dans l’air plein d’étranges frissons ;
Un souffle humide sort de la mare aux cressons :
O spleen, voici qu’à flots dans mon cœur tu déferles !
Toi, nuit ! tu n’ouvres pas ton vaste écrin de perles !
Pas de perles au ciel ! le long des hauts buissons,
Tu déferles, noyant d’obscurité les merles
Et les cressons ! — Je rentre avec de noirs frissons !
Scheme | aaAaaa aaaaaA Aaaaaa aAaaaa aaaAaa aaaaaa aaa |
---|---|
Poetic Form | |
Metre | 11111111 111111111 1111111111 1111011111 101111111 111111111 1111111 1111111111 111111111 1101111111 1111111111 1111111111 1111111111 11111111 1111011111 1111111 1111111111 101010011111 1111111 1111111111 0011111111 1111110111 11111111 1110111111 11101111 11110111 1111111111 1111111111 101011111 1111111 11111111 101110111 1111111 1011111111 111111111111 1111111111 1111101111 1111111 111111111 |
Closest metre | Iambic heptameter |
Characters | 1,983 |
Words | 335 |
Sentences | 20 |
Stanzas | 7 |
Stanza Lengths | 6, 6, 6, 6, 6, 6, 3 |
Lines Amount | 39 |
Letters per line (avg) | 38 |
Words per line (avg) | 9 |
Letters per stanza (avg) | 210 |
Words per stanza (avg) | 50 |
Font size:
Submitted on May 13, 2011
Modified on March 05, 2023
- 1:40 min read
- 75 Views
Citation
Use the citation below to add this poem analysis to your bibliography:
Style:MLAChicagoAPA
"Le Chemin aux merles" Poetry.com. STANDS4 LLC, 2024. Web. 28 Apr. 2024. <https://www.poetry.com/poem-analysis/27701/le-chemin-aux-merles>.
Discuss this Maurice Rollinat poem analysis with the community:
Report Comment
We're doing our best to make sure our content is useful, accurate and safe.
If by any chance you spot an inappropriate comment while navigating through our website please use this form to let us know, and we'll take care of it shortly.
Attachment
You need to be logged in to favorite.
Log In