Analysis of Palais
Guillaume Apollinaire 1880 (Rome) – 1918 (Paris)
Vers le palais de Rosemonde au fond du Rêve
Mes rêveuses pensées pieds nus vont en soirée
Le palais don du roi comme un roi nu s'élève
Des chairs fouettées des roses de la roseraie
On voit venir au fond du jardin mes pensées
Qui sourient du concert joué par les grenouilles
Elles ont envie des cyprès grandes quenouilles
Et le soleil miroir des roses s'est brisé
Le stigmate sanglant des mains contre les vitres
Quel archer mal blessé du couchant le troua
La résine qui rend amer le vin de Chypre
Ma bouche aux agapes d'agneau blanc l'éprouva
Sur les genoux pointus du monarque adultère
Sur le mai de son âge et sur son trente et un
Madame Rosemonde roule avec mystère
Ses petits yeux tout ronds pareils aux yeux des Huns
Dame de mes pensées au cul de perle fine
Dont ni perle ni cul n'égale l'orient
Qui donc attendez-vous
De rêveuses pensées en marche à l'Orient
Mes plus belles voisines
Toc toc Entrez dans l'antichambre le jour baisse
La veilleuse dans l'ombre est un bijou d'or cuit
Pendez vos têtes aux patères par les tresses
Le ciel presque nocturne a des lueurs d'aiguilles
On entra dans la salle à manger les narines
Reniflaient une odeur de graisse et de graillon
On eut vingt potages dont trois couleurs d'urine
Et le roi prit deux œufs pochés dans du bouillon
Puis les marmitons apportèrent les viandes
Des rôtis de pensées mortes dans mon cerveau
Mes beaux rêves mort-nés en tranches bien saignantes
Et mes souvenirs faisandés en godiveaux
Or ces pensées mortes depuis des millénaires
Avaient le fade goût des grands mammouths gelés
Les os ou songe-creux venaient des ossuaires
En danse macabre aux plis de mon cervelet
Et tous ces mets criaient des choses nonpareilles
Mais nom de Dieu !
Ventre affamé n'a pas d'oreilles
Et les convives mastiquaient à qui mieux mieux
Ah ! nom de Dieu ! qu'ont donc crié ces entrecôtes
Ces grands pâtés ces os à moelle et mirotons
Langues de feu où sont-elles mes pentecôtes
Pour mes pensées de tous pays de tous les temps
Scheme | AAAB CCCC CBBA BDBC XEXEC CEXC CDDD CACC CCCE CECC CCCX |
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Poetic Form | |
Metre | 10011111111 11111111111 0011111111111 1111110111 11111110111 111101111 11111111 100111101011 01111111 110111101 11111100111 11111111 111111011 101111111111 1011111 1111111111 1111111111 1111111110 1111 1111111110 1111 11111011 1111011111 11111111110 01110111 111111011 11111111 1111111110 101111111110 1111111 1111111111 111111111011 11011111 111111111 1011111111 11111111 1101011111 11111111 1111 1011011 1111111 1111111111 1111111111 111111111 11111111111 |
Closest metre | Iambic heptameter |
Characters | 1,984 |
Words | 351 |
Sentences | 4 |
Stanzas | 11 |
Stanza Lengths | 4, 4, 4, 4, 5, 4, 4, 4, 4, 4, 4 |
Lines Amount | 45 |
Letters per line (avg) | 34 |
Words per line (avg) | 8 |
Letters per stanza (avg) | 141 |
Words per stanza (avg) | 32 |
Font size:
Submitted on May 13, 2011
Modified on April 22, 2023
- 1:49 min read
- 87 Views
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Style:MLAChicagoAPA
"Palais" Poetry.com. STANDS4 LLC, 2024. Web. 13 May 2024. <https://www.poetry.com/poem-analysis/16250/palais>.
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